Nous sommes en l'an MMXXV après Jésus-Christ. Les parchemins sportifs de la Gaule rapportent qu’au bout du monde connu, bien au-delà des terres franciliennes, se dresse un village du Finistère que personne n’a encore réussi à soumettre: Locamaria-Plouzané. Un oppidum réputé imprenable, perché sur les bords de l'Atlantique, non loin de Gesocribate (1), où les guerriers de l'Avenir du Ponant, nourris à la potion tactique de leur druide, ont fait plier toutes les légions venues défier leur renommée.
Toutes ? Non ! Car une équipe de courageux légionnaires pontellois vient de prouver qu’elle pouvait tenir tête à ces irréductibles Bretons.

Un long voyage et un centurion en moins
Sous les ordres de l'inusable général Mikaelius, les troupes du PCHB entreprirent une odyssée digne des grandes expéditions impériales. Deux chars minibus, un Trans Gaule Véloce et surtout beaucoup d’abnégation furent nécessaires pour atteindre les terres reculées du Penn-ar-Bed (2).
Mais avant même de franchir les palissades du village brestois, un coup du sort frappa la troupe : venu accompagner la légion, le valeureux Thomus Gineste fut terrassé par une redoutable et foudroyante grippae. Contraint d'abandonner ses légionnaires malgré lui, le fidèle centurion dut battre en retraite et regagner son lit au camp retranché d'Otelibis. Un signe des Dieux du handball, par Belenos ? Peut-être. Mais certainement pas un contretemps suffisant pour décourager les soldats bleus.
Un assaut fulgurant
La première mi-temps laissera des regrets aux équipiers de Matheus Braeyer, qui entrèrent dans la bataille avec la vigueur d’une cohorte bien regroupée. À coups de glaive, de charges millimétrées, et bien protégés derrière leurs scutums en défense, ils réussirent l’exploit de mener 14 à 10 à l'approche de la 23ème minute du combat. De quoi faire douter les invincibles Bretons, menés par leur redoutable chef, Mickaelix Danigos. Le village, surpris, grognait ; les bardes bretons s’étouffaient dans leur potion de poisson. Mais le ciel ne leur était pas encore tombé sur la tête... Juste avant la pause, alors que l’on croyait les irréductibles locaux groggy, un dernier sursaut d'orgueil les ramena à 14–14. Le genre de retournement dont les druides disent encore que « par Toutatis, ceux-là ne rendent donc jamais les armes. »
Des Bretons intouchables ; mais des Parisii increvables !
Dans le second acte, Locamaria reprit son rang. Impérial, vif, infranchissable, le Sept Finistèrien, emmené par l’infatigable Tiràsix, prit peu à peu l’avantage, jusqu’à compter à son tour quatre longueurs d’avance (23-19). On murmurait alors dans les travées que le village allait repousser une légion de plus hors de son sein. C'était mal connaître la cohorte pontelloise. Sous la conduite de leur gaucher Maximus, rougi mais pas rompu, et grâce aux exploits successifs de leur gardien Naëlis Azzounius, les visiteurs se mirent à rétrécir l’écart. Un but, puis deux, puis trois… et finalement l’égalisation tant espérée à 10 minutes du "therme". Alors que les dernières secondes s’égrenaient, les envahisseurs eurent même l’occasion de faire tomber le village invaincu ! Un exploit que l'empereur Julius Caesar aurait certainement pu consigner dans ses commentaires sur la Guerre des Gaules. Si le pilum final ne trouva pas sa cible, l’honneur, lui, était plus que sauf. Le triomphe eut été reçu comme un cadeau bonus. Lorsque retentit le son strident de la cornu, après cette dernière rixe, les deux camps se quittèrent sur une parité bien méritée. Le score final, 28–28, fait écho à une bataille qui fut titanesque : un nul héroïque, arraché chez les irréductibles, dans une enceinte où toutes les légions avaient jusque-là déposé les armes.
De belles perspectives en vue
La saga n’est pas terminée, mais ce samedi soir-là, au pays de Gesocribate (1), une vérité s’est gravée en lettres d’or sur le marbre : les Pontellois peuvent regarder n’importe quel village gaulois droit dans les yeux. L'Empire jaune et bleu sait qu’il tient là une legion prête à toutes les conquêtes. Place désormais à deux semaines de trêve. Nos héros pourront ainsi recharger leurs batteries, avant d'accueillir la tribu d'Hennebont-Locrist, dont on loue l'esprit guerrier, fidèle à la tradition des combattants celtes de la province lorientaise. L'affrontement aura lieu le samedi 6 décembre de l'an MMXXV, dans l'arène Boisramae, à 19 heures precix.
(1) Brest antique
(2) Début du monde, le Finistère en breton