LA NATIONALE 3 POURSUIT SA CAMPAGNE VICTORIEUSE A MONTESSON

Ce samedi, en bordure du Vésinet, élégante commune yvelinoise empreinte de l’ambition impériale née sous Napoléon III, la N3 a su écrire une page supplémentaire de sa propre épopée. Dans une petite salle nichée au cœur d’un décor du milieu du XIXᵉ siècle, avec ses villas cossues et ses jardins à l’anglaise, les visiteurs ont d’abord vacillé, avant de faire capituler le Handball Boucle de Seine 78.

Un départ digne d’un scénario catastrophe

Le coup d’envoi à peine donné, les Seine-et-Marnais semblaient comme perdus dans un vaste labyrinthe verdoyant. Pris par surprise, ils entamaient la partie dans un chaos handballistique, mélange de pertes de balles à répétition, de tirs naïfs et de placements défensifs parfois brouillons, à l'image d’une armée en déroute. Ainsi, le score grimpa vite à 5-1 pour les locaux... Tel un maréchal réorganisant ses troupes, coach Durand n’eut d’autre choix que de poser un premier « cessez-le-feu » précoce pour enrayer l’hémorragie.

Retour à la discipline

Dès la reprise des hostilités, l’équipe affichait un tout autre visage. La défense resserait ses rangs, l’attaque retrouvait un jeu posé et plus efficace, comme si la stratégie avait été redessinée au cordeau par des ingénieurs du Second Empire. Lentement, mais sûrement, les Réservistes grignotaient leur retard pour atteindre la pause avec le plus petit des déficits (13–12). Un quasi-exploit au regard de la bérézina qui s'annonçait après dix premières minutes de jeu hasardeuses.

L’église remise au centre du village

La seconde période fut celle d’une véritable restauration de l’ordre. Plus rapides et plus solides que leurs adversaires, les visiteurs imposaient leur tempo, élaboraient une ligne de défense hermétique, doublée d'une rigueur digne d’un corps d’armée napoléonienne. Les Yvelinois se révélaient désormais incapables de retrouver les espaces entrevus en début de match.

Figure de proue de cette reconquête, Mathieu Richard, le dernier rempart pontellois, réalisa une prestation impériale en deuxième période, totalisant 18 arrêts dans ce match. Parades réflexes, arrêts spectaculaires, maîtrise de l’espace… Il écœura littéralement les attaquants adverses. Au coup de sifflet final, son homologue local alla même à sa encontre pour le féliciter, louant une performance “monstrueuse” et un mental “inexpugnable”.

Fait notable, cette victoire survint malgré la discrétion inhabituelle de plusieurs cadres de l’équipe, heureusement suppléés par un collectif retrouvé, illustré par l'implication d'une relève efficace. À l’image de Rafael Ramos (6 buts), entré en relais de Damien Gineys, en panne de réussite, qui apporta de la solidité défensive et une précision nécessaires pour faire basculer le match du bon côté. Ou encore de Pierre Guillaumat, peu en réussite dans le jeu, mais excellent artificier à 7 mètres de sa cible (6 sur 6).

Dix premières et dix dernières minutes en demi-teintes

Si l’entame fut calamiteuse, les dix dernières minutes rappelèrent à chacun que rien n’est jamais acquis : quelques approximations offensives offrirent une lueur d’espoir aux locaux, heureusement vite éteinte par la solidité collective.

Dans ce Vésinet au parfum impérial, pensé sous Napoléon III comme une “ville-parc”, symbole de modernité, la Jeune Garde de Pontault-Combault a su faire renaître sa propre ambition et confirmer son étoffe de prétendant sérieux aux premiers rôles en Nationale 3.

Les équipiers de Maxime Leroux s’imposent 25-23 et poursuivent leur marche en avant. Les Marines, vêtus de jaune pour l’occasion, peuvent désormais envisager la suite du championnat avec confiance, forts d’une victoire forgée dans la douleur, mais révélatrice de leur profondeur de banc et de leur force de caractère. Les retours attendus des quelques blessés manquants encore à l’appel, laissent présager des lueurs d’un futur encore meilleur. Pour avoir un début de réponse, il faudra toutefois patienter deux semaines. À l'issue de cette mini-trêve, les troupes pontelloises reprendront leur conquête de montée en N2 sur la Côte d'Émeraude, du côté de Saint-Malo.