NATIONALE 3 : SOUS LE SIGNE DE LA BIENVEILLANCE

Cette semaine restera marquée par une perte immense pour le monde entier: la disparition du Pape François. Un symbole fort, tant le Saint-Père avait consacré sa vie à prêcher l'amour, la patience et la foi en l'autre, même dans ses moments de faiblesse.

Ce samedi soir, à l'heure où la réserve affrontait Bousbecque, déjà condamné à la relégation, ces valeurs de bienveillance et de persévérance illuminèrent divinement Boisramé pour un match qui, nous ne le savions pas encore, allait briller par sa pâleur. Mais peut-être est-ce justement à travers ces moments imparfaits que l’on peut trouver un écho à l'esprit de débonnaireté que Sa Sainteté n’a cessé de nous enseigner tout au long de son pontificat.

Sur le terrain, les Pontellois, pourtant supérieurs sur le papier, comme en nombre, ont semblé manquer d’entrain. Peu d'agressivité défensive, des espaces béants offerts aux visiteurs et une implication fluctuante ont rythmé une rencontre où l’envie semblait en berne. Même le public, si fidèle, n’a pu que constater le péché handballistique qui s'offrait à eux sous la forme d'un niveau de jeu dégradé, où la maladresse et la précipitation prenaient souvent le pas sur la maîtrise et la rigueur. Le tout dans un froid et lourd silence auquel Boisramé, le chaudron du Pchb, devenu subitement cathédrale, n'est pas habitué.

Mais il faut aussi savoir lire entre les lignes. À l'image de l'évêque de Rome, qui rappelait sans cesse la nécessité d'ouvrir son cœur et ses bras aux plus fragiles, coach Durand avait choisi de donner du temps de jeu à ceux que l'on voit moins habituellement sur le parquet et qui n'abdiquent pas pour autant. Une décision animée par l’envie de valoriser chaque membre de l’effectif, de reconnaître l’investissement silencieux de ceux qui, dans l’ombre, travaillent sans relâche.

Ce fut notamment le cas du jeune Alban Lacaille, issu du collectif des moins de 18 région, appelé pour la première fois avec les Nationaux en seniors. Avec humilité et courage, il a honoré cette première cape, symbole d’une promesse d’avenir pour le club et fruit d’une persévérance exemplaire au sein du vivier que constituent les équipes de jeunes.

Face à eux, les courageux visiteurs du Nord de la France, arrivés à huit et sans coach dans leur minibus, ont offert une résistance valeureuse. Avec leurs moyens et leurs forces limités, ils ont lutté sans jamais renoncer. Le score final (35-25) ne doit pas occulter leur mérite : celui d’avoir honoré jusqu’au bout ce match qu'ils pouvaient laisser filer au regard du peu d'impact sportif sur leur saison.

La première période fut longtemps incertaine, avant que les Seine-et-marnais n'arrivent à prendre un léger ascendant juste avant la pause (17-14). La seconde mi-temps, mieux gérée en apparence, ne gomma cependant pas les errements techniques, ni les choix douteux. Mais ce samedi, plus que la beauté du geste ou la froide efficacité, c’est l’esprit de fraternité, de respect et de patience qui devait être retenu.

À l’image des paroles du Souverain pontif, qui nous invitait à "préférer un monde blessé mais vivant, à une perfection froide et sans âme", sachons voir dans cette faible opposition les germes d’une humanité profonde : celle qui accepte les failles. Celle qui soutient les efforts, même timides, et qui croit en l'avenir lorsque le présent est décevant.

La route du retour a dû sembler bien longue pour les frontaliers de nos voisins belges, logés dans leur petit bus brinquebalant. En ce qui concerne les coéquipiers de Mathieu Gineys, laissé en tribune ce week-end, le sentier de la remise en question nécessaire ne devra pas se muer en chemin de Croix. Pour finir dignement cette première saison en N3, malgré tout réussie, il faudra encore un peu de courage, de travail et d'humilité. Et repartir en croisade, dès samedi prochain, à l'occasion du déplacement chez le sixième, le CO Watrelosien HB. Dieu merci, cette résurrection semble possible. 

Comme l'aurait rappelé le Pape François, "nous ne devons pas avoir peur de trébucher : cela nous enseigne l'humilité et la nécessité de l'entraide pour grandir". Ce samedi soir, il ne s'agissait pas seulement d'une histoire sportive. C'était une leçon de patience, d'encouragement et d'humanité, teintée d'espoir pour un avenir meilleur.